C’est un compagnon de la première heure du Cercle Guimard qui s’en est allé le 26 mai dernier. Ancien fonctionnaire de l’Unesco, un hommage poignant lui était rendu par ses pairs le 5 juillet au siège de cette institution. A cette occasion, le Cercle Guimard a pu témoigner de sa générosité, de ses qualités humaines et de son engagement pour l’Art nouveau.
L’histoire avec Arthur commence, à Paris, un jour d’été, à la terrasse du Café Antoine, au 17 de la rue Jean de La Fontaine, voilà plus d’une dizaine d’années… le Cercle Guimard venait juste d’être formé. Ancien rédacteur en chef du Museum international Magazine (revue publiée par l’Unesco), coordinateur du « World Project on Art Nouveau Architecture » [1988-1991], il apporta immédiatement un souffle international lors des discussions du Cercle sur l’Art nouveau. Très tôt, il se proposa de mettre l’association en relation avec les différentes institutions européennes.
Né aux Etats-Unis, passionné par l’apprentissage des langues, ce polyglotte tourné vers l’autre, a épaulé le Cercle Guimard dans toutes ses démarches à étranger. En 2006, il participait au premier numéro du « journal du Cercle », publié pour accompagner l’exposition « Le Style Guimard. Album d’un collectionneur », présentée tout l’été à l’hôtel Mezzara. Il fut aussi le concepteur d’un rallye autour des œuvres d’Hector Guimard qu’il anima durant l’été 2007.
Arthur Gillette appréciait l’Art nouveau pour ce mélange de cultures locales et de concepts modernes favorisant l’éclosion d’une architecture protéiforme propre à chaque nation. La diversité ! L’idée de l’« Art dans tout » et « pour tous » le séduisait… Le Cercle partageait avec lui le constat du manque de reconnaissance du travail d’Hector Guimard ; déjà nous militions de concert pour la création du musée Guimard à Paris !
LE PROJET MEZZARA
J’ai personnellement découvert Arthur encore davantage, il y a un an…
Je lui faisais part du projet « fou » d’acquérir l’hôtel Mezzara. Le Cercle venait d’apprendre la prochaine mise en vente de cet hôtel signé par Hector Guimard… Le but était de doter Paris d’un lieu dédié à l’Art nouveau et ouvert au public. L’adhésion d’Arthur à ce rêve fut immédiate. Lorsque vous ne partez de rien, quel acte très appréciable que l’adhésion !
Avec efficacité, persévérance et initiative, Arthur prit en charge la communication du projet auprès de toutes les fondations et partit à la recherche de financement. Ce travail de fond a permis de faire connaître le projet Mezzara. Il a envoyé des centaines de mails, en français, en anglais, en espagnol… Je l’ai rencontré une nouvelle fois à la fin de 2015. Il m’attendait à la gare Montparnasse. Je découvrais alors sa grande faiblesse ; et pourtant, elle ne transparaissait pas le moins du monde dans nos échanges de mails…
Arthur Gillette nous a quitté avant le dénouement de cette aventure. Sa place parmi les artisans de ce projet reste éternellement acquise, très précieuse.
Au nom du Cercle, notre ami, je te remercie.
Bye-bye Arthur,
Nicolas H.
Bibliographie :
Museum n°167 (n°3, 1990) : Musées et Art nouveau : un patrimoine méconnu, mais renaissant.
Courrier de l’Unesco (Août 1990) : L’Art nouveau : une esthétique à vocation internationale.
Le Cercle Guimard n°1 (2006) : Connexion américaine