Musée Guimard
60 rue de La Fontaine, 75016 Paris.
Le Cercle Guimard se mobilise pour la création d’un centre culturel et touristique à l’hôtel Mezzara. Une consécration pour l’œuvre d’Hector Guimard et l’Art nouveau parisien.
Situé dans le quartier d’Auteuil du 16e arrondissement parisien, l’hôtel Mezzara est l’un des immeubles les plus intéressants de l’architecte Hector Guimard. Bien moins connue que ses entrées du métro de Paris, cette œuvre surprend par son élégance et par sa parfaite réponse au programme du commanditaire : un lieu qui soit destiné à la vie familiale, mais aussi à la vie professionnelle, aux réceptions et à la créativité.
Paul Mezzara, né en France en 1866, possède en effet une personnalité artistique qui lui permettra de débuter une carrière de peintre avant de s’orienter vers l’art industriel en fondant à Venise, puis à Paris, une maison de dentelles et de broderies qui lui assureront une solide situation financière. Devenu une personnalité reconnue dans le domaine de l’art décoratif, il accède en même temps que Guimard, en 1910, à la vice-présidence de la Société des Artistes Décorateurs. Dès lors, l’évolution de son statut social lui offrant la possibilité de posséder un hôtel particulier parisien et son entente avec l’architecte rendaient logique sa commande en cette même année 1910.
Grâce à une parcelle acquise à proximité du Castel Béranger édifié quinze ans plus tôt, l’hôtel Mezzara témoigne de l’évolution du style de Guimard, assagi et élégant, alors qu’il reste fidèle aux principes énoncés dès 1899. Façades et espaces intérieurs déploient un raffinement décoratif dont le coût est pourtant maîtrisé par un architecte qui a su faire alliance avec l’industrie, tout en étant capable de produire d’inestimables pièces uniques tels les meubles de la salle à manger, son seul ensemble mobilier à être encore dans son emplacement d’origine.
Son grand hall éclairé par un vitrail zénithal et pourvu d’un surprenant escalier démontre que l’Art nouveau est bien le premier des styles modernes et qu’il ne s’est pas contenté d’être simplement une révolution décorative.